PARTENARIAT :
HOPITAUX DE SAINT-MAURICE
Pôle 94G16
Hôpital de Jour – CMP
ET
COMPAGNIE LE CARTEL
PROJET de L’ Atelier Théâtre
Depuis 2010, date de la création de l’atelier Théâtre des Hôpitaux de Saint-Maurice Pôle 94g16, nous avons développé progressivement nos activités en faveur d’une ouverture du lieu de soin vers la vie citoyenne par la pratique et les rencontres artistiques.
Depuis 10 ans, deux lignes essentielles et constantes se développent au sein de l’atelier théâtre 94G16 des Hôpitaux de Saint-Maurice :
D’une part une ligne d’exigence artistique, qui est au cœur même du processus de l’atelier, et pour laquelle nous avons été récompensé par le Trophée de la Qualité Artistique octroyé par la Fédération Hospitalière Française en 2018.
D’autre part une ligne d’ouverture et d’échange, entre les patients et les soignants et les habitants du territoire, créant ainsi un aller-retour entre le dedans et le dehors, entre l’institution hospitalière et la ville.
Depuis plusieurs années, « Insolite » est le mot clé de notre recherche artistique, entre comédie absurde et poésie. Nous avons ainsi abordé les textes de R. Dubillard, E. Ionesco, Jean Tardieu et Karl Valentin, S. Beckett, J.C Grumbert, par une approche artistique et technique progressive se confrontant aux différentes exigences dramaturgiques et leurs mises en jeu.
L’année 2019 a concrétisé le projet « Les Chaises » de E.Ionesco. A cette occasion nous avons exploré le jeu burlesque qui ne va pas sans une poésie tragique et qui demande aux acteurs une précision dans le jeu burlesque, à la fois corporel, spatial ainsi qu’un travail de texte exigeant et une maîtrise de sa logique absurde et poétique.
Dans la continuité de nos explorations, nous ouvrirons notre travail pour cette nouvelle année sur un cycle inspiré par la dramaturgie de Guy Foissy. Auteur souvent méconnu du grand public, mais qui s’inscrit dans la lignée des maîtres de l’absurde et de l’humour noir.
Né à Dakar en 1932, ses premières pièces ont été créées en 1956 au Théâtre de la Huchette à Paris. Puis en 1965 par la Compagnie Jean-Marie Serreau-André-Louis Périnetti. Actuellement plus de 80 de ses pièces ont été jouées, en France et dans plus de 35 pays, et traduites dans une quinzaine de langues. Et il a reçu de nombreux prix et distinctions au cours de sa carrière.
Ce sont les mots qui guident ses pièces. Les répliques s’enchaînent, se répondent, s’entrechoquent, le dialogue se tisse, les personnages trouvent leurs visages et affirment leur personnalité dans l’histoire qui avance. Une écriture sous forme courte : pièce en un acte, sketches, dialogues, monologues, et petits textes très courts, textes de liaison, impressions, histoires… offrant la possibilité d’un montage qui engagera notre créativité dramaturgique et scénographique. Des textes courts, qui se ferment, qui se bouclent, toujours dans l’humour, dans la drôlerie d’un regard sur le monde d’une grande désespérance…
Dans son théâtre, on rencontre beaucoup de victimes, des personnages qui subissent, qui se débattent, qui émeuvent, qui font rire. Le rire est le meilleur moyen de dire des choses sérieuses. Le théâtre a une fonction essentielle de témoignage comme toute forme d’art. Il est l’expression de la sensibilité d’une société.
« … C’est à l’âge de 14 ans que j’ai écrit ma première pièce. Dès cet instant, mais je ne le savais pas alors, je suis entré dans un univers dont je ne suis pas sorti. Qui est le mien. J’y traitais les thèmes que je continue à traiter aujourd’hui. La pièce s’appelait Nous habitons tous Charenton, et dans ce titre qui faisait référence à un asile d’aliénés, s’exprime mon attitude par rapport au monde dans lequel je vis. C’est toujours ce même regard, cette même angoisse, cette même ironie, cette même dénonciation ». Guy Foissy
Nous continuerons cette année à explorer un jeu théâtral inspiré de nos précédentes expériences clownesques et burlesques. A travers des exercices de jeux de langage du corps et de mise en situations par improvisations. Un genre qui allie le tragique au dérisoire, la farce à la tragédie. Le travail des acteurs devra mettre en évidence le corps en action, la spontanéité de l’instant présent, les actions et leurs rythmes composés de temps forts et de silence, et parfois jouer de la maladresse. Nous nous attacherons à créer collectivement avec l’atelier d’ergothérapie un univers scénique qui portera notre création. Dans le but d’ouvrir un voyage aux spectateurs entre compassion, désolation, rire et tendresse.
Parallèlement à l’aspect artistique de nos ateliers, nous continuons nos champs d’actions et d’interactions avec le territoire. Le désir d’ouverture, de créer des rencontres, hors les murs et dans les murs nous animent depuis le début de l’atelier en 2010 : salle de répétition, représentations dans le service hospitalier, dans les théâtres et autres lieux. Lors de ces dernières années nous avons développé nos interventions en ce sens : par les représentations au Studio théâtre de Charenton, par la participation active aux répétitions de la compagnie en résidence au Théâtre des 2 rives de Charenton-le-Pont (Tatiana Répina et la noce, mise en scène Nicolas Thibault- Cie du Huitième jour), avec les lectures organisées lors journées du patrimoine qui se déroulent chaque année dans les murs des Hôpitaux de Saint-Maurice, en proposant des sorties de spectacles aux patients..
Un partenariat avec le Théâtre des Deux Rives dans le cadre des journées accordées aux associations de la ville de Charenton-le-Pont a permis depuis 2015, les représentations des spectacles « Quo Vadis » de Karl Valentin, « Impression B » de S. Beckett, » Ca va « J.C. Grumbert. « Les Chaises « de E. Ionesco. En 2016 il y a eu le tournage d’un film documentaire sur l’atelier théâtre afin de favoriser une plus grande visibilité publique. Toutes ces expériences nous confortent dans la nécessité de proroger ce genre d’initiatives, de créer des points de rencontre grâce à la pratique artistique.
L’art comme intermédiaire vers une meilleure compréhension et tolérance. Un prétexte pour communiquer autrement et provoquer des rencontres humaines riches en partage.
D’autre part, le public venant de plus en plus nombreux lors des lectures des Journées du Patrimoine au sein même des Hôpitaux de Saint Maurice, depuis 2013. Nous souhaitons continuer ces rencontres car elles offrent chaque année un partage singulier et particulier entre l’équipe des participants- acteurs et le public. Dès le mois de septembre, 4 à 5 séances de travail sont consacrées à la préparation des lectures pour les Journées du Patrimoine. Tout cela dans le souhait de renforcer notre volonté de désenclaver l’hôpital et ses patients et d’ouvrir à une communication et à un autre regard sur la maladie mentale.
HISTORIQUE
(2010- 2018)
L’atelier Théâtre de l’hôpital de jour d’Alfortville a commencé en 2010 et a été soutenu depuis par le dispositif « Culture à l’hôpital » initié par une convention entre la DRAC Ile de France et L’ARS. A l’initiative de l’équipe soignante, Evelyne Pelletier et la Compagnie Le Cartel ont été sollicitées pour intervenir auprès des patients. La première année, les séances d’ateliers se sont tenues au sein de l’hôpital de jour.
En 2011, la Ville d’Alfortville a mis à disposition une salle de travail que nous utilisons actuellement pour nos répétitions. En 2010 et en 2011 des présentations publiques ont eu lieu au Pôle Culturel d’Alfortville dans le cadre de la Semaine de la Santé Mentale.
En 2012 la Galerie « Art et liberté » de Charenton-le-Pont a accueilli le groupe pour une présentation publique d’un montage de textes de l’auteur Lars Noren qui a été suivie d’une représentation aux Hôpitaux de Saint Maurice en interne dans le service du Dr Bantman. Les deux premières années étaient consacrées aux textes « Les Fiancés de Loches « de G. Feydeau et « 3L, Kliniken.» de Lars Noren. Ces pièces mettent en scène des personnages confrontés à l’hospitalisation en Maison de santé pour l’un et en hôpital psychiatrique pour le second.
De 2013 à 2015 nous nous sommes engagés sur un cycle intitulé « Insolite », entre comédie absurde et poésie. Nous avons ainsi abordé les textes de R. Dubillard, E. Ionesco, Jean Tardieu, Karl Valentin, Samuel Beckette, JC Grumbert, tenant compte chaque année de la composition du groupe et de la progression de chacun dans sa pratique. En 2013, une représentation publique de « Où est Georges » d’après R. Dubillard a eu lieu dans la salle de spectacle de l’institut le Val Mandé à Saint Mandé. En 2014 nous avons présenté notre travail au Studio Théâtre de Charenton-le-Pont, deux représentations d’un montage de textes à partir de « Exercices de conversation et de diction française pour étudiants américains » de E. Ionesco. En 2015 c’est autour de la Comédie du langage de Jean Tardieu, sous le titre « Un mot pour… » qu’ont été données deux représentations au Studio Théâtre de Charenton-le-Pont. Une lecture publique a eu lieu lors des journées du patrimoine aux Hôpitaux de Saint-Maurice en septembre 2015 à partir des « Lettres mortes » Correspondance censurée de la nef des fous. (Hôpital de Volterra 1900-1980) Traduction Patrick Faugeras, Editions Encre et Lumière, nous avons extrait une vingtaine de lettres.
L’année 2016, dans la continuité du théâtre de l’absurde et du burlesque, sous le titre « Quo Vadis », nous avons allié le travail de clown avec les textes de Karl Valentin. Une représentation a eu lieu le 16 juin 2016 dans la petite salle du Théâtre des Deux Rives de Charenton le Pont (salle pleine). Lors des Journées du Patrimoine, une lecture de « Lueurs dans l’ombre, plus d’idiots, plus de fous et le Livre d’Hermann » de Louise Michel aux Ed Pul a eu lieu au sein des Hôpitaux de Saint-Maurice.
Parallèlement à ce travail de théâtre, en 2016, un film documentaire a été tourné par Isabelle Rèbre dans l’objectif de le diffuser au plus grand nombre. Nous avons eu l’occasion de programmer ce film à CAP étoile (Coopérative Artistique de Production) à Montreuil, et à Saint Maurice dans le cadre de la Semaine de la Santé Mentale. Ce film a pour objectif d’ouvrir les portes du travail de l’atelier et de donner à voir le processus de création qui va permettre la construction d’un objet artistique commun. Ce film est diffusé et accompagné par les personnes ayant participé d’une manière ou d’une autre cet atelier afin qu’un débat puisse avoir lieu à l’issue de la projection.
En 2017, Nous avons créé « Impressions B », textes courts de Samuel Beckett, dans la grande salle du Théâtre des Deux Rives le 28 juin 2017 (240 personnes). Pour les Journées du Patrimoine nous avons organisé une lecture déambulatoire dans un pavillon désaffecté des Hôpitaux de Saint-Maurice du texte deMarie Didier « Dans la nuit de Bicêtre » qui met en avant le personnage de Jean-Baptiste Pussin.
En 2018, Nous avons joué au Théâtre des 2 rives le 28 juin des textes extraits de « Ca Va » de Jean-Claude Grumbert (250 personnes). En septembre, lors des Journées du Patrimoine nous avons organisé une lecture intitulée « La Folie des Poètes » dans la Chapelle des Hôpitaux de Saint-Maurice.
En 2019, Nous avons créé, “Les Chaises” de Eugène Ionesco au Théâtre des 2 Rives. Et une lecture déambulatoire a été proposée lors des journées du patrimoine de “ Caché dans la maison des fous” de Didier Daeninckx.
Cet atelier a déjà produit 14 représentations pour un public d’environ 1500 personnes.
Sorties proposées depuis la création de l’atelier :
Entre 2010 et 2017, les personnes participantes à l’atelier ont vu les spectacles suivants :
– 2011 – « Le Chercheur de Traces » de I. Kertesz. Mise en scène B. Bloch au Théâtre Berthelot de Montreuil. Création de la Cie Le Réseau Théâtre.
– 2012 – « Le Professionnel » D. Kovacevic au Théâtre des Amandiers. Création de la Cie Le Cartel.
– 2013 – « Ionesco Suite » Au Théâtre des Abbesses. Mise en scène E. Demarcy Motta.
– 2014 – «Rose is a Rose is a rose » d’ I. Sajko. Mise en scène P. Lanton. Création de la Cie le Cartel.
– 2015 – « FIN » d’Isabelle Rèbre. Mise en scène Bernard Bloch au Théâtre Berthelot de Montreuil. Création de la Cie Le Réseau Théâtre.
– Semianyki Express – au T2R de Charenton-le-Pont.
– 2016 – « Le Jardin ». Création cirque par l’atelier Lefeuvre et andré.
– 2017 – La création de la Compagnie Le Cartel en janvier 17 au Théâtre des deux Rives et au Théâtre de l’Aquarium- « Orchestre Titanic » de H. Boytchev.
– 2018 – “ Valhalla » spectacle visuel de la Cie Petri Dish au Théâtre du Pôle Culturel d’Alfortville.